Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Spleen V

Il y a à dire l'inutilité de toute chose. Mais on ne peut pas se flinguer, on ne peut pas prendre ses vessies pour des lanternes. De toutes façons, où voulez-vous aller ? On a les pieds bien sur terre, on ne décolle pas d'une semelle. La société d'hyper-consommation nous ment, elle promet le bonheur en boîte de 500 grammes, elle nous vend du vent en sachet lyophilisé avec bon de réduction, elle envoie au paradis de l'emballage et de la marée noire avec effet rétroactif. Dans les magasins de porcelaine, j'ai la gueule d'un terroriste, cauchemar de la verrerie qui se casse sous les gestes d'un éléphant, embarqué par les CRS, jugé frappadingue et interné en quatrième vitesse. De toutes façons, on ne peut pas se flinguer, t'as signé mec, tu finis ta purée et ton dessert ! Il se pourrait que ça vienne assez vite, y a pas à être pressé, juste prêt, ça suffit. Je devrais faire de la philosophie, moi... je finirais agrégé, docteur certifié, etc. Ben, il se peut que la vie n'ait pas trop de sens, donc faut pas trop chercher midi à quatorze heures. C'est bien possible, ma chère madame, les slips à papa ont perdu de leur qualité en cinquante ans et avec le réchauffement climatique les caleçons ont rétréci de moitié. Va falloir faire attention aux poissons et aux baleines ! La société d'hyper-consommation nous vend de la dépression en bouteille. Le monde est pourri. Ca donne envie de se flinguer. Bon sang de bonsoir, j'ai pas la zen attitude, j'ai pas d'ambition dans les neurones, je suis pas concurrentiel du ciboulot ! Je sais plus où j'ai mis mon CV, où j'ai bien pu mettre mon CV ? Sapristi de bonsoir, où j'ai bien foutu mon cartable ? Où qu'il est passé mon bulletin de notes ? Un et un, deux ; deux et deux, quatre. Garde à vous ! Au pas, au pas ! J'attends la récréation pour fumer mon mégot... Il paraît qu'on peut plus fumer, ça fait mourir du cancer. La mort lente est là, dans l'ombre, elle attend. Pas à pas, le vampire se faufile en vous, il vous ausculte, soupèse votre âme. « - As-tu été sage ? As-tu bien travaillé ? » C'est con, la mort, ça vous emmène pour des raisons incompréhensibles, ça vous lâche au milieu du désert ou sur les trottoirs parmi les poubelles. Y a bien rien à y comprendre ! Les cours vont reprendre, je suis comme un con sur mon banc à disserter sur l'inutilité de chaque chose. Mais on ne peut pas se flinguer à dix-sept ans.

Les commentaires sont fermés.