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L'étendard sanglant...

L'Histoire humaine est une succession de meurtres, de guerres, de massacres et de viols. C'est pas hier, c'est aujourd'hui. On peut entendre sur France Inter, le soir à 23 heures, des récits de femmes violées par des soldats, soumises à un esclavage sexuel, forcées de manger des excréments ou de la chair humaine, autant d'actes de tortures qui constituent des actes de déshumanisation et de crimes contre l'humanité. On se demande comment un être humain peut infliger autant de souffrances à son semblable, on tourne et retourne la question sans fin, sans réponses. Et on nous dit la moitié du quart du dixième de ce que nous sommes en droit de savoir, de réclamer. On oublie le massacre, le génocide, perpétré contre les Vendéens au cours de la Révolution française par les colonnes infernales du général Turreau, qu'il y a eu des crémations à cette époque et des femmes brûlées vives. On oublie toutes les exactions barbares au cours des guerres de Vendée et l'évocation des centaines de milliers de morts. Document 1 : « Le 1er août 1793, la Convention adopte :" Il sera envoyé en Vendée des matières combustibles de toutes sortes pour incendier les bois, les taillis et les genêts. Les forêts seront abattues, les repaires des rebelles anéantis, les récoltes coupées et les bestiaux saisis. La race rebelle sera exterminée, la Vendée détruite." » Document 2 : « ... Nous en tuons près de 2000 par jour ... J'ai fais tué (sic) ce matin 53 femmes, autant d'enfants ... J'ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j'ai trouvés. Je préfère égorger pour économiser mes munitions ... ». La Marseillaise n'est pas seulement un chant symbolique, elle cache une Histoire que nous avons vécu et qui s'est répétée ailleurs. Alors, quand j'entends les récits des massacres aujourd'hui au Darfour, les récits de guerre en République démocratique du Congo, quand je vois les images, j'ai le sentiment de me trouver encore devant la même dégueulasserie, devant la même besogne immonde née des flancs de l'Homme, j'ai envie de hurler aux crimes contre la Conscience, de hurler contre la perversité des hommes. Mais je suis là comme un con devant la télé à regarder des programmes à la con. Je vois le sang versé et je me dis qu'il y a longtemps que les grands Hommes n'en ont plus rien à foutre ! Je me dis que les 500 000 viols commis au Rwanda n'ont décidément pas suffi. Et j'apprends que c'était pareil au siège de Nankin en 1938, pareil avec les soldats de l'Armée rouge en Allemagne, pareil en 1971 avec les soldats Pakistanais, pareil en ex-Yougoslavie quand je bouffais des corn flakes et des Choco pops ! Alors, je ne sais pas comment se règle une crise internationale, comment on met fin à un génocide, je ne sais pas à quoi obéit un soldat et ce qui lui passe par la tête quand il assassine un enfant, je sais seulement que je suis là impuissant devant la souffrance humaine, questionnant des ombres qui ne bougent pas, projetées par des silhouettes invisibles qui me disent ce qui est bon et ce que veut la morale. Je crie aux viols. Je crie au sang versé. Je crie à la barbarie séculaire. Je crie avec les enfants du Darfour noyés dans l'indifférence des Nations. On pourra nous dire qu'on a fait quelque chose pour les exilés, les estropiés, on aura beau rapatrier, replier, là-bas l'Histoire humaine laissera encore ses traces de sang, ses odeurs pourrissantes de mort insupportable.

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