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En attendant Cassiopée

En regardant vers la constellation de Cassiopée par une belle nuit de juillet, l'observateur attentif pourra discerner, perdu au sein de la Voie lactée, l'amas ouvert répertorié dans le New General Catalogue sous le nom de NGC 581. A une distance de 8500 années-lumière, cet amas nous regarde comme des êtres curieux tournant autour d'un soleil pâle inondé des 100 milliards d'étoiles que compte la galaxie . Une goutte d'eau dans l'océan si l'on en juge par les 100 milliards de galaxies qui peupleraient l'Univers. N'y aurait-il pas aussi plus de 100 000 milliards de cellules dans le corps humain ? N'y aurait-il pas autant de distance dans nos rêves ? NGC 581 nous regarde comme une énigme dans le ciel. Nous sommes certains de nos codes, de nos possessions matérielles, de notre caractère et de notre intelligence... Or, c'est nous qui sommes observés. Et puis quoi... je suppose que c'est ainsi que les hommes vivent, il suffit d'un match de foot à la télévision pour les rendre heureux. Il suffit d'une musique entraînante pour danser. Heureux, malheureux, y a-t-il une importance quand on est persuadé de mourir, un jour ? NGC 581 nous regarde car nos bombes nucléaires ont éclairé la nuit. Les charniers de l'holocauste ont attiré les regards sur la laideur humaine. Les forêts de la Terre sont en feu. Et s'il nous reste un espoir, il est peut-être mince, beaucoup plus mince qu'un filament de nébuleuse, beaucoup plus ténu que le voile stellaire sur les yeux d'un aveugle. Il reste peut-être à prier pour notre rémission. Peut-être n'avons-nous pas compris que la clef du ciel est aussi la clef de nos appartements, de nos rêves. Nous ne sommes pas grand chose, pas beaucoup plus visibles qu'une étoile à l'autre bout de l'univers.

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