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Offensive Mistral

Ils ont dit qu'il fallait vendre des armes à la Libye parce que cela faisait marcher les usines françaises. Il fallait s'en excuser ?... Un peu mon neveu, on est pas là pour foutre sur la gueule à des innocents. Alors j'ai bien compris que mon porte-monnaie pouvait me sauver la vie, qu'avec un dollar par jour pour survivre comme deux milliards d'êtres humains sur la planète je ne pouvais pas aller bien loin. Le gars, il est parti en vacances de l'autre côté de l'Atlantique... remarque, il a raison, il a été un peu invité, non ? Remarque encore, moi je ne dirais pas non à une petite escapade à l'autre bout de la planète ; avec tous ces avions aujourd'hui tu vas n'importe où, n'importe quand ; bientôt on pourra aller au Tibet en TGV (mais si c'est possible) et donner à manger aux bangladeshi en leur balançant des morceaux de pain (vous trouvez ça cruel ? on n'en est pas loin). Bref, la possibilité de déplacement est proportionnelle au taux du livret A. Qui veut aller loin ne ménage pas ses pépètes. C'est celui qui dit qui y est. Pourtant ici les riches il y en a un paquet. Ca se trimbale en chemise à carreaux, laquelle chemise trimbale un chien-chien affreux comme un pou ! D'ailleurs, savez-vous que même les chiens vont au restaurant ? Non, je ne blague pas malheureusement, c'est prouvé, attesté, on n'arrête pas le progrès. Halte à cette digression, revenons à notre propos logique et cohérent ; n'agressons personne, restons dans les normes et le train sifflera trois fois, restons en symbiose existentielle avec le reste de l'humanité, si y a du Canigou pour Médor y a forcément du pain dur pour nourrir les mômes là-bas. De toutes façons, là-bas c'est loin, c'est même pas perceptible par les médias, c'est juste un million de sans-abri, c'est juste quelques victimes dans le journal de Pernaut, l'animateur télé. Ca existe peut-être les gens qui crèvent, on sait pas... C'est juste une éventualité. D'ailleurs y a pas que les gens qui crèvent, y a aussi les plantes, les bébêtes. Alors, je fais quoi moi ici ? J'ai assez usé mon cul sur les bancs de l'école, j'apprends encore, chaque jour. J'apprends des trucs dont nous ne sommes pas responsables parce que la merde que nous évacuons ne se voit pas, ou alors, il faut creuser profond, ça se verra dans mille ans, la Terre n'oublie rien dans sa mémoire informatique. Une semaine de vacances en août à se dorer la pilule, à dépenser l'argent amassé au cours d'un dur labeur, à se gratter le postérieur en pensant à sa retraite... C'est ça la vraie vie, l'horizon qu'on nous propose, à la télé, dans les journaux, et plus le CAC 40 s'envole, et plus le dollar pue des pieds et plus on est content, c'est qu'on va pouvoir s'acheter la dernière automobile, le dernier DVD de Claude François (paix à son âme), ou refaire la déco de fond en comble (c'est super ça, merci M6). Il en a quoi à foutre, le gars au Zimbabwe ? Ca change quoi pour lui ? Je dis pas qu'il faut tout envoyer balader à la maison, je dis pas qu'il faut adopter le look peace and love, encore que... Je dis que de multiples exemples montrent qu'avec un peu de réflexion et de bon sens, il est possible de tout modifier autour de soi, de changer sa propre vie, d'adopter un autre regard. Nous sommes si loin de tout, loin du monde et de sa réalité. Même nos soirées festives n'ont plus de sens, même nos liqueurs ont un goût amer. Moi, je pense à l'enfant qui va naître. Quel sera son chemin ? Que lui dira-t-on du monde pour qu'il n'ait pas envie d'en partir ? Que faudra-t-il lui montrer, quels exemples ? On lui dira que les hommes sont pourris, qu'ils font la guerre, qu'ils exterminent les oiseaux, on lui dira que c'est ainsi depuis la nuit des temps mais que désormais il est impossible de fermer les yeux. Il s'en ira, dépité comme un clochard. Il se fera au goût de l'alcool. On lui dira : - « le président est en vacances, la bourse est en hausse, les ventes d'armes se portent bien, désormais il suffit d'un coup de téléphone pour partir et il n'est pas besoin de se poser de questions pour être heureux sur Terre. »

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