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Le nid du coucou

Plus de 1500 personnes sont attendues aux limites de l'aéroport d'Heathrow, à Londres, pour manifester contre la construction d'un cinquième terminal pour 2008. Le transport aérien est accusé de participer au réchauffement climatique, au même titre que la circulation automobile. Cet aéroport, un des plus fréquentés au monde, verra passer ses 1,5 million de passagers cette semaine. Je me demande pourquoi les gens ne restent pas chez eux à regarder la télévision, inspecteur Derrick ou Columbo... Désormais le bout du monde est à une station de métro de n'importe où... Pourquoi se priver d'un voyage, pourrait-on me rétorquer ? Encore une fois, je m'incline devant le bon sens imparable du globe-trotter muni de son attaché-case cuir croco, de son pardessus noir, de son chapeau melon et qui va répandre la bonne parole des bénéfices à accumuler, du capital et de l'esclavagisme moderne... Vive le travail ! Vive le bateau, la voiture, la mobylette ! Vive le moteur à injection qui vrombit au pied des immeubles ! La marmite à grand-mère, le cassoulet grillé, la choucroute ! Vive le supermarché à deux pas de chez moi ! Faut pas cracher dans la soupe. Il faudrait être dérangé pour cracher dans la soupe. Vive la connerie universelle et la pâte à mâcher ! Ok, j'arrête là la digression et les conneries, je redeviens raisonnable cinq minutes. Dépêchons-nous. De toutes façons, je ne suis pas à la mode, je ne repasse jamais mon linge (c'est du vécu, c'est authentique) et je pue de la gueule. J'ai carrément raté ma vie professionnelle, j'en ai même plus rien à foutre de ma vie tout court... Je n'ai pas de conversation. En communauté, j'ai plutôt envie d'envoyer des pains dans la gueule... On a un peu raison de m'enfermer là, non ? J'essaie de me tenir à carreau, j'ai encore envie de bouffer. Bâillonnez-moi avec du bon chatterton, s'il vous plaît, avant que je dise encore une connerie ! Pitié pour l'intelligence et le bon sens, je suis à la masse, j'hallucine d'hébétude, je divague comme un rat dans le caniveau. L'estime de soi, bordel ! Nœud de cravate, bien rasé, chaussures cirées, place dans l'avion vers destination inconnue aux Bahamas ou à Tombouctou. L'homme d'affaires universel, la vie est une usine, je suis heureux ici à péter dans l'eau. On m'a dit : « - Il faut se battre, fermer sa gueule pour avoir un boulot, le boulot ça pousse pas dans les arbres, c'est vachement dur à trouver, il faut savoir écraser son prochain dans l'œuf, amen ! » Moi j'ai bien appris la prière et je me la suis tatouée sur la peau des fesses, comme ça je suis toujours assis dessus. Ils m'ont bien traumatisé à l'école, la vache ! Ils m'ont dit que les avions ça ne poussait pas tout seul, que la choucroute était meilleure garnie et que la vie consistait à repasser son linge trois fois par semaine pendant soixante ans. J'ai tout appris par cœur et j'ai tout dégueulé dans le caniveau alors que j'allais à une manifestation contre la construction d'un nouveau terminal pour 2008 à Trifouillis-les-Oies.

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