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De là-haut

Jusqu'à quelle hauteur faut-il s'élever pour ne plus voir du monde qu'un jardin noyé dans la brume ? Quelle distance faut-il parcourir avant de pouvoir se retourner sur sa vie ? Nous marchons dans les rues avec comme satisfaction ce qui brille, ce qui annihile les relents purulents de notre quotidien. Y a-t-il un autre but plus conséquent, plus essentiel ? Alors, disons que le monde est né il y a des milliards d'années et que sa clef nous est définitivement interdite. Disons qu'il suffit d'évoquer notre quotidien et que c'est bien la marche qui nous importe. Cette évocation des mystères, cette transmission de l'ineffable, du spirituel. La poésie est une attitude face au monde, ne témoigne t-elle pas de notre implication, de notre parcours ? Et qu'attend-on d'autre que la transcription fidèle de cette traversée ? Alors, je dis que cette hauteur est proprement un renoncement à soi, la magie qu'il génère est peut-être à la source de la création, elle vous précipite aussi au fond des abîmes, vous y stagnez avec toute l'hébétude de la douleur et les boulets qui vous retiennent au fond. Il y a des danses au fond de l'inconscient, l'esprit sommeille. Le jardin est en fleur. J'ouvre le portail doucement, sans bruit, je franchis le pas de la porte, sur la table il y a un bouquet de fleurs, un message. La cloche de l'école sonne, il est cinq heures. Me voici étendu près des roses à lire un bouquin. Je ne savais pas que le renoncement était la possession des choses. Voici que le ciel est pourpre. C'est un ciel d'orage. Il est bon de regarder le monde de là-haut.

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