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Run like hell

J'ai à peu près 4 secondes et dix-sept centièmes pour expédier cette note à travers les conduits électriques de cette foutue planète et une éternité pour cuver mon vin de l'autre côté de la voie lactée, sans compter les 2,3 secondes qu'il me faudra pour atteindre la porte et sauter à pieds joints dans le bac à sable de mon enfance, pour peu que je retrouve le chemin de ces souvenirs ensevelis. C'est que je m'entraîne fermement pour les Jeux Olympiques. Ne sachant jamais ce que peut nous réserver cette putain d'humanité depuis qu'elle a entrepris de saccager de sa connerie la terre et les océans, je fais gaffe à mes deux trois neurones pour les propulser au-dessus de la barre transversale qui délimite les buts d'un terrain de rugby avec l'espoir certain de battre le record du monde de la gravité de celui qui s'écrase la tête la première du-haut d'un plongeoir dans une piscine vide. Car je m'entraîne dans plusieurs catégories. Face aux soldats de l'Armée de Chine je pique un cent mètres inoubliable et me retrouve la tête contre le mur de ma prison avec médaille d'or en chocolat et en récompense de ma course sur deux mains ; je viens d'inventer un nouveau sport. Et puis quoi, revenons chez nous et dans notre belle campagne. Chacun essaie de décrocher sa médaille où il peut et comme il peut. Ne croyez pas que le sport qui consiste à se lever tous les matins pour se rendre à l'ANPE ou à l'ASSEDIC ait un quelconque sens dans l'absolu philosophique qui concerne bien entendu notre quête d'un sens à donner à notre existence bien fragile et dénuée d'intérêt. Ne croyez pas qu'il y ait la plus maigre utilité à feuilleter votre journal tous les matins (et d'ailleurs que signifie le fait de prendre un apéro au bistrot à midi ?) pour découvrir la dernière imbécillité sortie des flancs de l'Homme (laissons lui sa majuscule) ou à nourrir les poissons rouges, ce que vous faites n'a de signification que celle que vous voudrez bien lui donner et ceci suffit amplement pour donner un sens à votre vie. Donc marchons vers notre tube cathodique et supplions à genou la divine Carla Bruni pour qu'elle nous bénisse de ses mains et enlève nos péchés bien ancrés dans nos subconscients visqueux mais néanmoins pathétiques. Supplions les Saintes Grâces de nous redonner l'envie de croire aux croisades de notre civilisation et entrons sur le chemin de la guerre pour le bien des corn-flakes et des balles de flipper. Décrétons dès à présent universel le besoin de la sieste et inscrivons dans notre Constitution la valeur supérieure de la flemmardise. Je viens d'inventer un nouveau sport et celui-ci consiste à ne rien foutre de la journée et à se griller les poumons en fumant des têtards frits dans l'huile d'olive. Je me prépare sérieusement pour les Jeux Olympiques et projète de m'illustrer dans plusieurs disciplines. J'ai à peu près 4 secondes pour boucler le compte-rendu de notre réunion. 3 secondes pour inviter Carla Bruni à se taper un gueuleton en l'honneur du Tibet dans la nouvelle cafétéria mise en service après le passage du Tour de France dans la région de Tombouctou. Quant à moi je devrais être habillé en cornet à frites. J'ai battu le record de l'obésité à force de m'envoyer mes bonbons Haribo.

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