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NGC 581 - Page 5

  • Arrêt d’horloge...

    Arrêt d’horloge et de temps. Une fluctuation imperceptible du vide très haut vers le firmament provoque la métamorphose annoncée d’un cercle de feu en croissant luminescent. Les vagues s’épanchent en vastes gonflements, parfois éclatent en papillons de nuit. Au large, un château de verre, mystérieux, attend. Je n’habite pas les étoiles, ni ces forêts de pins. Je ne suis pas dans ces empreintes sur le sable et pourtant il me semble être déjà passé par ici. L’écume blanche est comme un long chemin qui s’étend des deux côtés de l’horizon. Ma solitude est comme un phare éteint. Je suis impatient de quelque chose, comme du jaillissement soudain d’une supernova, peut-être même de l’ouverture d’une porte dans la nuit et aussi, sûrement de la disparition de tout. Ma montre arrêtée n’indique pas les cinq heures.

     

    © Daniel Brochard. Poème publié dans Comme en poésie, n°11, septembre 2002.

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  • Par une journée d’été...

    Par une journée d’été, tes yeux étaient aussi clairs que le bleu du ciel. Dans le jardin, un homme assis derrière un arbre, la joue collée aux fleurs, lisait un livre. Cet homme avait quelque chose de mystérieux, comme une agitation qui derrière un masque d’apparences devait vivre intensément. Ses mains tournant les pages, ses yeux fixant le néant. Peut-être un mot, une phrase l’avaient-ils intrigué et il se laissait envahir par leur essence, cigarette aux doigts et cet air impatient et intrigué de quelqu’un qui cherche à comprendre. Moi, j’étais assis sur cette chaise de jardin et je lisais mon livre. Les mots sont des pétales d’encre de Chine collés sur un papier. Ils n’ont de teneur, de sens, que pour l’esprit. S’échapper, s’envoler pour une seconde, pouvoir se dépasser une fois dans sa vie, et découvrir l’éternité ! Moi, j’étais assis dans ce jardin, un verre posé sur l’herbe.

    © Daniel Brochard. Poème publié dans L'échappée belle, n°12, novembre 2004.

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  • Je ne suis pas ce reflet...

    Je ne suis pas ce reflet menteur dans le miroir. La vision s’évanouit tellement elle est absurde. Je préfère de loin cette lumière dont je suis fait et qui ne préjuge pas de moi. Mais alors de quoi suis-je fait ? De mots, de sens aussi insignifiants les uns que les autres. Et si je ne suis pas moi, alors c’est que cette lumière aussi me trompe. Je suis un vent qui souffle sur ton coeur.

    ***

    L’air d’un songe, nous traversons les rues désertes. Levons les yeux vers la lumière nocturne et son cortège de sens. Nous partons vers ces champs d’étoiles, révolte au poing. Un voile aveugle rend le monde insipide. Je rêve.

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    © Daniel Brochard. Poèmes publiés dans L'arbre à paroles, n°121, septembre 2003.

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